Les enfants doués : quand apprendre devient tout un sport!

Chez les personnes douées, apprendre, ça ne se fait pas juste en suivant un manuel, une démarche ou un horaire imposé. Elles aiment explorer par elles-mêmes, selon ce qui les intéresse vraiment, sans avoir à subir des cadres rigides ou des exigences qui ne viennent pas d’elles. C’est là que les personnes douées déploient tout leur potentiel : leur curiosité, leur créativité, et cette pensée en arborescence où une idée en génère plein d’autres, toutes connectées entre elles.

Cette façon d’apprendre leur permet aussi d’aller à leur rythme, d’éviter les répétitions et les longueurs qui les font décrocher. Elles aiment être efficaces, apprendre vite, et souvent, sont des autodidactes naturels. Apprendre par intérêt est leur plus grand moteur, leur carburant.

Par contre, il est plutôt difficile de leur faire faire des apprentissages, alors qu’un sujet ne les intéresse pas du tout. C’est surtout perceptible pour l’école, mais c’est dans toutes les sphères de la vie. On peut donc voir des champions de la procrastination et de l’entêtement à l’œuvre! D’autres problématiques peuvent aussi surgir, car tout n’est pas intéressant dans la vie! Une grande source de frustration! D’autant plus qu’on peut avoir l’anxiété de performance qui s’invite dans le portrait!

Tranche de vie: le ski alpin selon mon fils de 5 ans

Un exemple est l’apprentissage des sports. Mon fils a tenté (je dis bien tenté!) le ski alpin. Pas facile! Il se voyait déjà faire des pistes à bosses et des pirouettes, tel un Mikaël Kingsbury. Il s’imaginait avec une médaille olympique au cou (rien de moins!), alors qu’il n’avait jamais mis des bottes de ski.

Au premier cours, le moniteur lui demande de descendre la pente-école en mettant ses skis en position de pointe de pizza. Mon fils, lui, voulait faire à sa façon. Il voulait faire une descente directe, dans la grosse pente, comme les champions qu’il a vus à la télé. À la fin du premier cours, visiblement, il n’a pas aimé sa première expérience. Lorsque je lui demande ce qu’il n’a pas aimé, il me répond que le moniteur « est ben fatiguant avec sa pointe de pizza! », que « C’est trop long» et que « ce n’est pas une bonne technique, la pointe de pizza »! (Effectivement, la position était plutôt complexe à exécuter au niveau physique pour lui).

Le cours suivant, je l’attends longtemps (vraiment longtemps!) au bas de la piste… pour (oh stupéfaction!) l’apercevoir descendre à pied, les skis dans les mains, avec une humeur… massacrante. Bon! Juste le fait de devoir descendre une piste de ski en bottes de ski alpin, ça doit être assez pour jouer sur l’humeur!!! Pour ajouter à ça, il s’est buté à ses incapacités, à un échec. Il a eu l’idée (de génie!) d’aller dans la grande piste, car il se disait capable, du haut de ses 5 ans!

Ça ne s’est pas passé comme il l’a espéré. Il est tombé à plusieurs reprises et a décidé de tout abandonner en voyant qu’il n’était pas capable de faire comme les champions olympiques, mais surtout, comme il se l’était imaginé. Il attribuait ses difficultés au fait qu’il n’avait pas de bâtons et non au fait qu’il n’écoutait pas les conseils du moniteur.

Pas besoin de vous dire que j’étais heureuse d’avoir loué l’équipement et non de l’avoir acheté! Mon fils veut apprendre par lui-même. Il se demande pourquoi il écouterait un adulte avec un dossard qui fait du ski depuis des années, alors qu’il sait comment faire, lui? C’est facile, puisqu’il l’a vu à la télé!

Le défi des moniteurs et entraîneurs

Pour les enfants doués, apprendre un sport ou une nouvelle compétence, ça peut vite devenir compliqué. Les entraîneurs doivent user de stratagèmes pour se faire écouter… au moins une fois de temps en temps! L’un des plus grands défis, c’est de leur faire accepter que l’apprentissage se fait par étapes, que c’est normal de ne pas tout réussir du premier coup, pis que de suivre les conseils aide vraiment à progresser.

Mais attention : ces enfants-là ont souvent des façons d’apprendre très créatives et différentes. Ils apportent parfois des idées ou des méthodes surprenantes qui mériteraient d’être écoutées.

C’est toute la richesse (et le casse-tête parfois) de ces êtres pleins de contradictions : un besoin d’autonomie énorme, une soif d’apprendre immense, mais aussi une certaine impatience et un fort désir de comprendre le monde à leur manière.

Et dans la vie de tous les jours?

Cette façon d’apprendre par intérêt se manifeste partout. Que ce soit dans la musique, les sciences, les arts, ou même les relations humaines, ils ont besoin de sens, de défi, et de liberté pour s’épanouir. Si on les pousse trop fort dans des cadres rigides, ils risquent de décrocher ou de se rebeller.

Alors, que ce soit à l’école, dans les sports, ou à la maison, la clé, c’est de leur offrir un espace pour explorer, poser des questions, essayer, se tromper, et surtout, apprendre à leur rythme.

Pour mieux comprendre la douance, vous pouvez consulter le site https://cliniquebrainstorm.com/ ou suivre le podcast « Sous les rayures: au coeur de la douance » sur vos plateformes habituelles.

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