parent à bout, parent fatigué, parent besoin d'aide

Douance… eille, on jase-tu de ça ?

On pense qu’on connaît ça, la douance…

Pour commencer ce blogue-là comme il faut, laissez-moi me présenter rapido. Moi c’est Marie-Eve, psychoéducatrice depuis plus de 25 ans (je sais, je ne fais pas mon âge… merci à ma coiffeuse!). J’ai passé 10 belles années en Centre Jeunesse, et ensuite, j’ai pratiqué dans le milieu scolaire. Depuis 2020, j’ai ma clinique privée. Je ne me suis pas lancée là-dedans par hasard… mais ça, vous allez le comprendre assez vite.

Je suis aussi maman de jumeaux de 13 ans. Avoir des jumeaux quand tu es psychoéducatrice, c’est comme avoir deux cobayes à la maison… mais version intense. Un vrai petit laboratoire sur deux pattes! Laissez-moi vous dire que les belles théories apprises à l’Université ont vite pris le bord. La personnalité, l’inné, la réalité… tout ça m’a frappée en pleine face. Ce sont des éléments qui ont beaucoup plus d’impact sur le comportement que je croyais!

« Peut-être que c’est de la douance… »

Quand mes enfants étaient petits, il y avait de grosses différences entre les deux. En jasant avec leur pédiatre, je lui disais que je voyais bien qu’un avait des signes de TDAH, et l’autre me faisait penser à un autiste. Je ne voulais pas qu’on les étiquette dans la catégorie « trouble de comportement » à l’école, surtout si le vrai fond du problème venait du fonctionnement du cerveau et non de leur attitude.

Et là, la pédiatre me sort : « Moi, je pense que ton fils a peut-être une douance… »

«Hein?!? Ben voyons donc! Il a 4 ans! Il ne va même pas à l’école encore! On ne sait pas s’il aura des bonnes notes!»

J’étais complètement dans le champs et je m’en suis rendue compte assez rapidement.

Je me suis mise à lire sur la douance… et là, j’ai compris ben des affaires!

J’ai fait des lectures, j’ai creusé… et j’ai vu plus clair. Je me suis reconnue là-dedans, et j’ai reconnu mes fils! On a fait faire les évaluations, et en effet… la douance s’est imposée dans nos vies.

Un de mes enfant a un profil homogène. Mon autre fils a un profil hétérogène, avec un p’tit TDAH en bonus. Comme si c’était pas assez, avec les années, on a découvert d’autres affaires : dyslexie, dysorthographie, bégaiement… Bref, un beau cocktail, qu’on appelle double exceptionnalité (ou « twice exceptional », comme disent les Anglais). C’est vrai qu’il est exceptionnel, dans tous les sens!

Un monde de préjugés et de jugements

En apprenant tout ça, j’ai repensé à plein d’élèves que j’ai croisés dans ma carrière. Ceux qu’on mettait dans les classes spécialisées, qu’on disait en trouble de comportement ou avec des diagnostics en santé mentale, des élèves avec un TSA… mais qui, avec du recul, avaient peut-être juste un cerveau qui est différent de la norme, avec des besoins différents, des besoins qu’on saisissait mal.

Le hic, c’est que la douance, on la comprend mal. Et bien souvent, on la reconnaît juste quand l’enfant a des bonnes notes. Si ça va mal, on cherche des troubles, mais on pense pas à ça. Résultat ? On ne donne pas les bons services. Et ces enfants-là, ben ils souffrent. Et leurs parents aussi. Imaginez aussi ceux qui sont identifiés plus tard à l’âge adulte ou qui ne sont jamais identifiés.

Pis tsé, le jugement là… c’est lourd:

« Tes enfants sont des enfants roi! »
« Ça prendrait plus de discipline et d’encadrement! »
« Moi, chez nous, ça passerait pas! »

Mais ces gens qui commentent, ils ne comprennent pas que ce n’est pas de la mauvaise volonté. C’est juste pas le bon mode d’emploi. Ce n’est pas non plus une mode ou un moyen pour les parents de se vanter de leur enfant intelligent!

À l’école? Pas toujours évident…

On pense que parce qu’un enfant est doué, il va bien aller à l’école. Faux. Très souvent, il passe sous le radar. Il a des bonnes notes, faque on pense qu’il va bien. Mais en dedans, c’est autre chose. Anxiété, ennui, fatigue mentale… pis éventuellement, le décrochage. Eh oui, plusieurs décrocheurs sont… doués.

Pourquoi j’écris ce blogue?

Parce que ça presse. Parce que la douance, c’est pas juste un QI élevé ou des 100% en maths. Parce que j’veux vous montrer c’est quoi pour vrai, à travers mes enfants, ma pratique, pis ben honnêtement… à travers moi aussi. (Ben oui, j’ai eu une conclusion de douance récemment… je vous l’ai dit, la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre!)

Je veux que mes articles servent à mettre en lumière, à briser les préjugés et à outiller les parents, les professionnels et tout le monde qui croise ces enfants-là.

Parce qu’ils ont besoin qu’on les comprenne. Qu’on les accompagne comme il le faut. Parce qu’ils ont un énorme potentiel… mais faut savoir comment l’allumer.

Merci de lire, de partager, pis d’en parler autour de vous.

Pour d’autres articles, visitez le site web de la clinique https://cliniquebrainstorm.com/. Vous pouvez aussi écouter notre podcast « Sous les rayures: au coeur de la douance » disponible sur les plateformes habituelles.

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