Je vous résume une petite conversation que j’ai eu avec mon enfant de 7 ans:
– Maman, j’ai jasé avec papa de mon super pouvoir en fin de semaine.
– Ah oui? Lequel, mon minou?
– Celui que tu m’as expliqué l’autre jour là… t’sais, tu m’as dit que je faisais de la télépathie!
– De la télépathie?????
J’imagine bien la tête de son père à ce moment-là, qui devait ne rien comprendre!
– Oui! Quand j’ai de la peine parce que mon frère ne va pas bien… ou quand j’ai envie de pleurer juste en écoutant une chanson ou un film…
– Ah! Ce dont tu me parles, ça s’appelle l’empathie.
– Ah oui! C’est ça! L’empathie!

L’empathie : ce « super pouvoir » pas comme les autres
L’empathie, c’est la capacité de se mettre à la place de l’autre, de comprendre ce qu’il ressent… parfois même avant qu’il ne le dise. Chez les personnes douées, elle est souvent amplifiée et ce, dès le plus jeune âge. Un cadeau magnifique, qui ouvre la porte à une grande sensibilité émotionnelle.
Mais même Harry Potter vous le dirait; comme tout super pouvoir, il faut apprendre à l’apprivoiser. Mal canalisée, cette sensibilité peut devenir lourde à porter. Ressentir la peine, la colère ou le stress des autres peut donner l’impression de traîner le poids du monde sur ses épaules. Certaines personnes deviennent alors des confidentes, des sauveuses… pensant à tout le monde… sauf à elles-mêmes.
Chez les enfants, cela peut même se traduire par la prise d’un rôle de « petit parent »… sans qu’on le leur demande. Et pour certains garçons, cette sensibilité devient une cible d’intimidation. Un garçon qui pleure ou qui se montre vulnérable? Pas encore totalement accepté, même aujourd’hui. Les stéréotypes, eux, ont la couenne dure.
Cultiver l’empathie… sans s’y noyer
On ne peut pas empêcher quelqu’un d’être empathique. Et c’est tant mieux! Par contre, on peut apprendre à :
- mieux se connaître et s’accepter;
- poser ses limites;
- gérer ses émotions de façon saine.
Et parfois, un petit coup de main extérieur fait toute la différence : psychoéducateurs, psychologues, travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés… ces professionnels sont là pour aider à transformer ce super pouvoir en force équilibrée, plutôt qu’en fardeau.
Avoir de l’empathie, c’est beau. Savoir la vivre sans se perdre dedans, c’est encore mieux. Et comme Harry Potter, on doit apprivoiser ce grand pouvoir!