La douance… version “La guerre des tuques”

La douance, pour beaucoup de monde, ça reste un concept un peu flou. Pour rendre ça plus concret (et un brin plus drôle), je me suis amusée à comparer quelques personnages du film avec les caractéristiques qu’on peut retrouver chez certains doués. Parce qu’on va se le dire… au Québec, y’a pas grand-chose de plus universel que ce film-là! Je pense qu’il fait même plus consensus que la définition de la douance elle-même!

Les lunettes ou le stéréotype du petit génie

Quand on pense à un enfant doué, on imagine souvent quelqu’un comme Les Lunettes : le jeune « nerd » aux lunettes épaisses, un peu bizarre, capable de construire des forts plus sophistiqués qu’un bungalow. Il déborde d’idées, a toujours un projet en développement… mais on va se le dire : il est un peu “fatigant” pour les autres. Ses passions? Intenses. Ses sujets de discussion? Souvent « pas rapport » avec ceux des autres enfants de son âge. Résultat : il exaspère les autres.

Les Lunettes, c’est le cliché parfait du petit doué : pensée en arborescence, passion dévorante, raisonnement scientifique ou mathématique aiguisé. Et probablement qu’une fois adulte, il aurait inventé une application pour calculer la trajectoire optimale d’une balle de neige… juste « pour le fun ».

Ti-Guy Lalune ou l’hypersensible

Ensuite, on a Ti-Guy Lalune. Celui qui refuse de jouer à la guerre et qui trouve ça plate de voir les autres se faire du mal. Il ne fait pas vraiment partie de la gang, sans pour autant être rejeté, et il ne s’en soucie pas trop. Les autres le trouvent un peu spécial, mais ils le respectent. Il gravite autour des autres, car il n’a pas les mêmes préoccupations qu’eux. Ti-Guy est plutôt solitaire. À part Daniel Blanchette de Victoriaville, son cousin encore plus spécial que lui, il est pas mal tout seul avec son « piège à-renard-à-ours”!

Les doués qui ont un profil semblable à Ti-Guy Lalune ont souvent une grande empathie, une sensibilité hors du commun et s’en font beaucoup pour tout ce qui touche la nature et la planète. Aujourd’hui, il serait probablement rendu dans Greenpeace, en train de sauver des phoques au large des Îles-de-la-Madeleine.

Luc ou le leader intense

Ah, Luc…Un leader. Le chef auto-proclamé de la gang. Même s’il veut que tout fonctionne à sa manière, pis son attitude juste un tantinet arrogante, il réussit à rassembler une majorité de jeunes sous ses ordres. Il a un grand charisme. Il réussit même à “frencher” la belle fille du village un peu sauvage, grâce à un trou dans sa mitaine. Faut le faire! Un petit ratoureux…

Ce qui prime pour lui, ce sont les règles et les lois! Les enfants doués qui ressemblent à Luc, aiment les règles. Quand elles font du sens, ils les suivent à la lettre et s’attendent à ce que tout le monde fasse pareil. Les doués accordent une grande importance aux règles. Lorsqu’elles font du sens pour eux, ils y adhèrent à fond. S’ils perçoivent une incohérence dans une règle ou dans la façon de la faire appliquer, ils se font un plaisir de nous le faire savoir…Haut et fort! Il est très possible que si, dans le corridor de l’école, un élève se faisait punir pour avoir parlé… pendant que les profs jasent de leur week-end juste à côté, Luc serait le premier à s’insurger. Ce n’est pas de l’insubordination, c’est juste un besoin viscéral de justice.

Aujourd’hui, Luc serait sûrement un entrepreneur prospère, grâce à son grand talent stratégique et son charisme

Chabot… ben c’est Chabot

Pis là, on arrive à Chabot. Honnêtement… J’ai cherché. Vraiment. Mais à part sa passion pour “tinker” son ski-doo à 10 ans pis sa légendaire confusion sur “c’est quoi ça les flancs”, j’vois pas trop de lien avec la douance. Lui pis Ti-Jacques, c’est plus des forces de la nature que des cerveaux en ébullition. Pis c’est ben correct! Parce que dans la vraie vie comme dans le film, toutes les personnalités ont leur place.

Au fond, ce qui est beau, c’est que dans La guerre des tuques, même si tout le monde est différent, chaque personnage apporte quelque chose à la gang. Un peu comme dans la vraie vie : les doués, les créatifs, les leaders, les sensibles… ça prend de tout pour bâtir un fort solide. Pis comme dirait Ti-Guy : “La guerre, c’est pas une raison pour se faire mal.”

Dans le fond, que ton enfant ressemble plus à « Les Lunettes » avec ses idées flyées, à Ti-Guy Lalune qui sauverait un moustique de la noyade, ou à Luc qui pourrait mener une gang… même si c’est juste une armée de toutous, l’important, c’est de « spotter » ses forces pis de lui donner ce qu’il a besoin pour les actualiser.

Parce que la persévérance scolaire, c’est un peu comme une game de bataille de boules de neige dans La guerre des tuques : si tu veux que ça dure pis que tout le monde ait du fun, faut que chaque joueur ait son stock adapté.

Pis entre toi pis moi… si on avait toujours reconnu les forces de chacun, La guerre des tuques se serait pas finie avec un fort scrapé à terre pis un chien mort. Non, non. On aurait eu le plus gros fort de neige de l’histoire, homologué par les records Guinness, avec un système de chauffage radiant pis des lumières LED installées par Les Lunettes… juste à temps pour que la gang se fasse un chocolat chaud en dedans.

Partagez

Facebook
LinkedIn

Contactez-nous

Vous pouvez communiquer avec nous si vous souhaitez approfondir le sujet. 

Autres articles