Les gérants d’estrade, ces experts autoproclamés

On en a tous déjà croisé : ces gens, (souvent, ils sont dans notre entourage immédiat) qui aiment donner des conseils aux parents, même quand on ne leur a rien demandé. Que ce soit la fameuse phrase « Tu ne devrais pas tolérer qu’il te parle de-même! » As-tu essayé le sirop d’érable sur la suce pour l’endormir? » ou les classiques « Tu devrais l’encadrer plus! », « Dans mon temps… » et « Pourtant, avec moi, il ne fait jamais de crise! ». On dirait que tout le monde sait mieux que nous comment élever nos enfants! Pis souvent, on est nous-mêmes assis dans ces estrades-là, à juger les autres.

Le poids des jugements et des « ça se passerait pas comme ça chez moi »

Ces commentaires, même s’ils sont souvent bien intentionnés, peuvent vraiment faire sentir un parent coupable, incompris ou pas assez bon. Le parent se sent jugé dans sa compétence parentale.

Pourtant, il y a de fortes chances que le parent ait déjà essayé mille et une techniques pour calmer son enfant ou corriger un comportement. Parce que, oui, si un parent ne met pas tout de suite son enfant en punition quand il fait une crise, c’est qu’il y a une bonne raison derrière. Et « spoiler alert » : la punition ou « casser le comportement », ça marche pas! L’enfant se conforme par la peur, mais n’apprend pas.

Même chose si le parent intervient sur une situation qui n’est pas si grave aux yeux des autres. L’intervention n’est peut-être pas celle qu’un autre ferait ou n’arrive pas au moment où un autre parent la ferait, mais elle est la meilleure dans la situation, selon le parent de l’enfant.

Ce qu’on voit, c’est pas tout ce qui se passe

Le gérant d’estrade n’a souvent qu’une partie du tableau. Il connaît pas le contexte complet, et dans la plupart des cas, on ne lui a pas demandé son avis! Les parents ne « trippent » pas que leurs enfants fassent des crises ou aient des comportements difficiles, c’est clair. C’est ben chiant, une crise. (J’ai moi-même eu des moments où j’avais envie de vendre mes enfants pour pas cher!) Mais souvent, un enfant qui fait une crise, c’est parce qu’il souffre ou qu’il n’arrive pas à exprimer son besoin autrement, pour diverses raisons.

Le cerveau immature, la vraie raison derrière les comportements

Souvent, la difficulté à gérer les émotions vient du fait que le cerveau de l’enfant est encore immature. Alors, même si on le punit, les comportements ne vont pas s’améliorer, parce qu’il n’a pas tellement de contrôle là-dessus… Le parent n’a donc pas grand chose à voir là-dedans par le fait même. Est-ce qu’on punirait un enfant de 6 mois qui n’est pas propre? Non, on sait il n’a pas le contrôle de ses sphincters, qui sont immatures… Même chose pour le cerveau au niveau de l’auto-contrôle.

La douance, ça ajoute un autre niveau!

Les enfants doués ressentent et expriment souvent les émotions de façon intense. Additionné à la surcharge cognitive ou sensorielle et le besoin de comprendre, on a un beau cocktail pour avoir des crises, des désorganisations ou des réactions qui sont disproportionnées à nos yeux d’adulte. Cet aspect de la douance est moins connu. Il devient tentant de juger quand on ne connaît pas quelque chose. Les crises ou l’argumentation, ça ne paraît pas trop bien à l’école ou dans un party de famille!

Répondre aux commentaires avec humour

Dans ces situations, les gens peuvent alors commenter ou « conseiller ». On pourrait alors leur répondre avec un peu d’humour! « Ce qui fonctionne pour ton enfant ne fonctionne peut-être pas pour le mien chère amie! », « La fessée est interdite depuis longtemps mononcle Henri… oui, matante Gisèle, même si c’est avec une tapette à mouches! ». La menace de « attends que ton père revienne! » ne peut pas non plus être utilisée en 2025 matante Louise! Elle est remplacée par « je vais te couper le Wi-Fi! ».  

Chaque enfant est unique : pas de recette miracle

Les stratégies qui fonctionnent pour un enfant peuvent ne pas marcher pour un autre. L’important, c’est d’essayer de comprendre le besoin derrière le comportement, de décoder ce que l’enfant essaie de nous dire autrement. Y’a pas de recette magique, juste le bon jugement d’un parent qui connaît bien son enfant et sait quand intervenir.

Sage ailleurs, tempête à la maison : normal et loin d’être un échec!

Et en passant, le fait qu’un enfant soit sage comme une image à l’école ou chez ses grands-parents et qu’il se transforme en « T-Rex » au retour à la maison n’a rien à voir non plus avec la compétence du parent, au contraire! L’enfant peut simplement être anxieux à l’école ou en présence d’adultes qu’il connaît moins, vouloir être parfait, accumuler divers stimuli, donc se contenir toute la journée et se « décharger » auprès de ses parents, qui sont sécurisants pour lui.  

On est loin du parent incompétent ou de l’enfant problématique. Le portrait complet de l’enfant et le contexte n’est donc pas connu de tous. Tous les parents font du mieux qu’ils peuvent… S’il a besoin de conseil, le parent pourra vous le demander ou aller chercher de l’aide professionnelle. Descendons-donc tous de l’estrade!

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