Parler de la mort avec des enfants curieux (et un brin persistants!)

Nous l’avons déjà vu : la mort, pour les enfants doués, peut être particulièrement anxiogène. Ce n’est pas seulement à cause des émotions qu’elle suscite, mais aussi à cause du décalage entre leur développement affectif et cognitif.

Face à une situation difficile, on a tous besoin que ça fasse du sens. Comprendre, c’est souvent la première étape pour accepter l’inacceptable… et amorcer un deuil.

Quand la mort débarque dans leur univers

Mes enfants ont été confrontés à la mort à plusieurs reprises : des proches plus ou moins éloignés… et même notre chien. Ils ont eu de la peine. Ils ont su, très tôt, ce que c’est un deuil.

Alors, on en a parlé. Beaucoup. Et longtemps.
Ils ont posé mille et une questions. Parfois les mêmes, encore et encore, sans filtre (ce petit frein-là n’est pas encore installé à cet âge-là!).

J’ai répondu honnêtement, sans détour, en dédramatisant. Pas d’histoires de ciel, ni de « dodo éternel », question qu’ils ne me réveillent pas chaque nuit par peur que je dorme éternellement… (même si, soyons honnêtes, certains soirs l’idée d’un sommeil long et profond ferait rêver bien des parents!).

Mes enfants savent que j’ai perdu une sœur, à 12 ans, dans un accident de vélo. Cette information a nourri leur fascination pour la mort pendant des mois.

Les visites au cimetière : de l’émotion… aux enquêtes

Pendant un bon bout de temps, chaque visite chez mes parents, qui habitent encore ma ville natale, passait par une escale au cimetière (si mystique et impressionnant). « On va voir ta sœur? Tu dois avoir de la peine et t’ennuyer, hein? »

(Bon… disons que si mon deuil n’avait pas été fait, il l’aurait été à force de répondre à toutes leurs questions sur mes émotions et sur l’événement. On en a fait le tour… pis pas à peu près!)

Rapidement, leur intérêt s’est élargi. On ne se limitait plus à la pierre tombale de ma sœur : ils voulaient faire le tour complet du cimetière lire les inscriptions, observer la taille des monuments. Puis, c’était la valse des questions:

– Pourquoi cette personne-là est décédée si jeune?

– De quoi elle est morte tu penses?

– C’était qui, ce monsieur avec un si grand monument?

– Comment était leur vie?

De véritables scénarios se construisaient à partir des indices gravés dans la pierre. Tsé, la fameuse pensée en arborescence là?.

Le temps qui apaise… un peu

Petit à petit, les visites se sont espacées. Les questions aussi. Comme si l’idée de la mort avait trouvé sa place dans leur esprit et qu’elle devenait moins effrayante.

Reste que… la théorie du « sérum qui rend éternel » demeure toujours bien vivante dans leur imagination.

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