La douance fascine… mais elle est aussi entourée de nombreux mythes. Voici l’essentiel pour mieux comprendre ce mode de fonctionnement particulier.
C’est quoi au juste?
La douance, ce n’est ni un diagnostic ni un trouble de santé mentale. Elle ne figure pas dans le DSM, le manuel de référence en santé mentale. Il s’agit plutôt d’un mode de fonctionnement cérébral unique, qui fait partie de la neurodiversité.
Seul un psychologue ou un neuropsychologue peut confirmer la présence d’une douance. Comme il n’existe pas de définition unique et universellement acceptée, les critères peuvent varier : certains fixent la barre à un Q.I. supérieur à 130, d’autres à 125 dans une vision plus globale. Mais le Q.I. ne suffit pas à lui seul à définir la douance. L’environnement, le parcours, la personnalité et le développement global de la personne sont tout aussi importants dans l’évaluation.
La douance peut ne pas s’exprimer à certains moments de la vie ou dans certains contextes. Les personnes douées peuvent actualiser leur plein potentiel lorsque l’environnement est adapté à leurs besoins.
Douance, surdoué, haut potentiel, HPI, THPI, multi-potentiel, zèbre… il y a aussi beaucoup de divergence dans les appellations. Il devient donc difficile de s’y retrouver!
Comme la douance comporte une composante génétique, il n’est pas rare qu’après l’évaluation d’une personne, d’autres membres de sa famille soient également identifiés comme doués.

Le « twice exceptional » ou double exceptionnalité
Certaines personnes douées ont aussi un autre diagnostic, comme le TSA, le TDAH, la dyslexie ou un trouble d’anxiété. On appelle ça la double exceptionnalité. Il existe aussi la triple exceptionnalité : c’est le cas d’une personne qui fait partie d’un groupe de diversité (par exemple une minorité visible ou la communauté LGBTQ+) et qui a une double exceptionnalité. Ce n’est donc pas une question de « compter le nombre de troubles », mais plutôt de comprendre l’ensemble des réalités qui se croisent chez cette personne.
Cela pose un défi particulier :
- Parfois, le trouble masque la douance.
- Parfois, la douance compense les difficultés liées au trouble.
Ce chevauchement rend l’identification plus complexe et contribue à maintenir certains mythes.
La douance à l’école
Depuis 2020, les écoles du Québec doivent tenir compte des besoins des élèves présentant des caractéristiques de douance.
L’objectif : les soutenir dans leur parcours scolaire et leur permettre de développer tout leur potentiel. Dans plusieurs centres de services scolaires, des initiatives concrètes sont déjà en place et portent fruit.

Caractéristiques possibles
La douance ne se résume pas à une liste de critères. Chaque personne douée est unique. Voici toutefois quelques manifestations fréquentes.
Sphère cognitive
- Cerveau toujours en action, qui a besoin d’être stimulé, occupé
- Besoin que tout fasse du sens, de comprendre le comment du pourquoi
- Attirance pour la complexité
- Apprentissage autodidacte
- Grande créativité
- Mémoire impressionnante
- Pensée en arborescence (une idée en entraîne plusieurs)
Sphère affective
- Hypersensibilité émotionnelle
- Anxiété
- Empathie marquée
- Perfectionnisme
- Sens aigu de la justice
- Tendance à argumenter et à négocier
- Grandes exigences envers eux et envers les autres
Sphère sociale
- Sensibilité au jugement
- Humour atypique
- Préférence pour la compagnie des adultes ou des enfants plus âgés
- Besoin de relations profondes
- Indifférence face à l’autorité ou au statut social
- Esprit critique développé
- Compétitivité et anxiété de performance
- Syndrome de l’imposteur
Sphère physique
- Hypersensibilités sensorielles
- Besoin de bouger, d’être stimulé
- Grandes habiletés physiques, agilité
- Sommeil parfois perturbé
- Difficultés graphiques ou d’élocution (les idées vont plus vite que la bouche ou la main)
Stratégies d’accompagnement
- Aider à reconnaître et nommer les émotions
- Enseigner la gestion de l’anxiété et de l’intensité émotionnelle
- Expliquer le sens des règles et des tâches, les démarches, le but des travaux ou activités
- Suivre leur rythme d’apprentissage
- Offrir une stimulation intellectuelle et physique adaptée
- Mettre en place des routines d’apaisement et de sommeil
- Massages, pressions profondes et objets sensoriels pour l’apaisement
- Partir de leurs intérêts
- Valoriser les efforts plutôt que les résultats
- Montrer que l’erreur et l’échec font partie de l’apprentissage
- Être conscient qu’argumenter stimule son cerveau (ce n’est pas nécessairement un trouble d’opposition!)
- Développer leur connaissance de soi
Ressources
Il est important de garder en tête que la douance n’explique pas tout! L’humain demeure un être complexe, avec des besoins multiples. L’important est de bien comprendre les besoins afin que les interventions soient les mieux adaptées.
Plusieurs ressources et lectures sur le sujet sont disponibles, tant au niveau de l’explication de la douance que de l’intervention. Les ressources s’adressent autant aux enfants qu’aux adultes.
Pour en savoir plus ou obtenir du soutien, contactez la Clinique Brain Storm :
cliniquebrainstorm.com. Vous pouvez aussi suivre le podcast: « Sous les rayures: au coeur de la douance » sur vos plateformes habituelles.
