Nous ne sommes pas toujours conscients de l’importance des liens d’attachement dans notre quotidien. Pourtant, l’attachement est primordial, autant pour les adultes que pour les enfants. Et contrairement à la croyance populaire, le lien d’attachement n’a rien à voir avec l’amour! Il est plutôt question de sécurité.
Qu’est-ce que l’attachement?
La première tâche d’un bébé naissant est de faire en sorte qu’un adulte s’attache à lui afin de répondre à ses besoins de base (être nourri, être bercé, avoir une maison sécuritaire, être soigné, avoir une couche propre…). Le nouveau-né étant incapable d’assurer lui-même ses besoins, il nécessite la présence de l’adulte pour survivre, puisqu’il est vulnérable.
À quoi sert l’attachement?
Le lien d’attachement passe d’abord par le cerveau. Lorsque la personne se sent en sécurité affective et physique, elle peut créer un lien avec l’autre.
Imaginez que comme adulte, vous avez un patron qui vous donne une tâche à faire, mais change d’idée en cours de route, ne vous le dit pas et peut se mettre en colère si ce n’est pas fait comme il le souhaite. Ce même patron vous donne aussi parfois des cadeaux, sans raison apparente. Il y a très peu de chance que vous vous sentiez à l’aise de lui parler de quelque chose qui vous affecte ou que vous ayez envie de respecter ses consignes. Comme ses réactions sont incohérentes et imprévisibles, donc insécurisantes, vous ne voudrez pas vous montrer vulnérable face à lui. Ce patron est incapable d’assurer un climat sécuritaire. Même s’il vous dit qu’il vous aime beaucoup, il vous sera difficile d’avoir un attachement envers lui.
Chez les enfants, le même phénomène se produit. Un adulte qui ne décode pas les besoins de l’enfant ou qui n’y répond pas, risque de créer une insécurité et le lien d’attachement sera alors plus difficile à créer.
Comme parent ou intervenant, il est toujours plus facile de faire respecter nos consignes ou de faire faire des apprentissages lorsqu’on a un lien avec l’enfant. C’est entre autres pour cette raison que les enseignants doivent passer les premières semaines de l’année scolaire à établir un lien avec les élèves avant de leur faire faire des apprentissages plus complexes. En passant, saviez-vous que le lien d’attachement entre l’élève et l’enseignant est un des meilleurs prédicteurs de réussite scolaire?
Les réactions de survie
Lorsque le lien d’attachement n’est pas créé, il y a de fortes chances que vous ayez une réaction de survie. C’est la faute d’une partie de votre cerveau : le cerveau reptilien! Les réactions de survie sont des réflexes présents pour assurer votre survie.
Les 4 types de réactions sont :
- Combattre (réactions agressives, se mettre en action pour faire cesser la situation inconfortable, se mobiliser…)
- Fuir (travailler de longues heures, consommer, absentéisme…)
- Figer (ne rien faire, rester immobile…)
- Se conformer (faire tout son possible pour être parfait, demeurer discret pour éviter de susciter la colère de l’autre…)
Pour plus d’informations sur le fonctionnement du cerveau: https://cliniquebrainstorm.com/le-stress-et-lanxiete/
Comment favoriser l’attachement?
Pour favoriser les liens d’attachement, on doit prendre en considération les points suivants :
Qu’on intervienne auprès d’un enfant ou d’un adulte, on essaie le plus possible :
- Avoir un contact visuel avec l’autre personne (la regarder dans les yeux, la saluer, lui sourire, s’informer sur comment elle va…)
- Répondre aux besoins vestibulaires (bercer l’enfant ou se bercer, faire des jeux d’équilibre, se balancer…)
- Utiliser un contact physique chaleureux (demeurer à proximité de l’autre, lui faire un câlin, une accolade…)
- Parler avec une voix douce
- Offrir du liquide chaud (lait chaud, lait au chocolat, café, soupe…)
- Mettre en place des règles claires, constantes et cohérentes afin d’assurer une prévisibilité
- Intégrer des rituels (on se souvient tous de nos traditions familiales de noël par exemple…)
- Prendre soin du monde émotif de l’autre (valider ses émotions, s’informer de l’autre…)
- Répondre aux besoins de base de la personne
- Demeurer à proximité et avoir une approche bienveillante
L’attachement permet le développement de l’autonomie
Lorsque les besoins de base son répondus et que la personne se sent en confiance et en sécurité, elle peut alors explorer un peu plus et développer son autonomie. Si je reprends l’exemple du patron de tantôt, il est peu probable que vous ayez envie de proposer des projets ou vos idées si vous sentez que le patron risque de les rejeter du revers de la main ou de vous ridiculiser.
L’image du kangourou est souvent utilisée pour illustrer le lien d’attachement. Le kangourou possède une poche qui contient les petits bébés. Lorsqu’ils sont prêts, ils sortent de la poche pour aller explorer l’environnement et s’éloigner peu à peu de la maman. Ils savent que s’il y a un danger, ils peuvent revenir vers leur mère et se réfugier dans la poche. C’est la même chose pour le petit être humain. Il explorera l’environnement et prendra de l’autonomie au fur et à mesure qu’il se sentira en sécurité pour le faire.
Quelques ressources
La littérature jeunesse peut être utilisée afin d’aborder le lien d’attachement. Voici quelques livres pouvant vous être utiles:
Pour en savoir plus sur le sujet, n’hésitez pas à visiter le site web de la Clinique Brain Storm afin de demander la formation sur l’attachement https://cliniquebrainstorm.com/formations/