La fin d’année scolaire et les vacances arrivent à grands pas. Les évaluations et remises de bulletins aussi! Si certains ont hâte de recevoir leur bulletin, d’autres redoutent ce moment. Les craintes peuvent survenir autant chez des élèves performants que chez les élèves en difficultés d’apprentissage, puisqu’on se fie souvent au bulletin pour qualifier la réussite scolaire.
En 2023-2024, les étudiants, les parents et le personnel scolaire ont vécu une année particulière, parsemée de plusieurs événements qui ont bouleversé la vie scolaire. Tous ont dû faire preuve d’une grande capacité d’adaptation. Mais l’adaptation, ça demande de l’énergie! La motivation scolaire en a pris pour son rhume.
Quand on met notre énergie à s’adapter, il nous en reste moins pour apprendre. Il a plus que jamais été question de réussite scolaire tout au long de l’année. Mais comment réagir au bulletin scolaire de notre enfant en tant que parent?
Comment définir la réussite scolaire?
Tout d’abord, il est pertinent de se rappeler que les 3 missions de l’école sont d’INSTRUIRE (transmettre des connaissances), de SOCIALISER (apprendre à vivre en société) et de QUALIFIER (apprendre un métier). La réussite scolaire se définit comme étant:
« L’atteinte des objectifs d’apprentissage conduisant à l’achèvement d’un parcours scolaire donné, mesurable par les résultats scolaires, les compétences acquises et les diplômes obtenus au cours de ce cheminement.»
(Source : Vitrine linguistique.oqlf.gouv.qc.ca)
En résumé, le parcours scolaire ne se résume pas qu’à la réussite académique. On parle ainsi de la réussite éducative. On peut définir la réussite éducative comme étant:
« Le développement des savoir-être, des savoir-faire, des connaissances et des compétences des personnes tout au long de leur vie. Elle nécessite des environnements favorables pour que chaque personne développe son plein potentiel. »
(source : Regroupement lavallois pour la réussite éducative)
En résumé, le développement de l’élève dans sa globalité. Bien sûr, elle peut inclure la réussite académique.
Quels sont les facteurs de réussite scolaire?
Concernant les apprentissages académiques, plusieurs facteurs peuvent influencer la réussite scolaire, donc les résultats sur le bulletin. John Hattie a dressé une liste des meilleurs prédicteurs de la réussite scolaire. https://www.puq.ca/catalogue/livres/apprentissage-visible-pour-les-enseignants-2967.html
Au haut de cette liste, se retrouve la rétroaction de l’enseignant envers l’élève, la relation maître-élève, les programmes encourageant la lecture, la formation continue des enseignants et l’enseignement de stratégies de résolution de problèmes.
Dans les facteurs qui nuisent à la réussite scolaire, on retrouve : les retenues, les suspensions et les retraits, l’ennui, le climat de classe, les vacances trop longues, les nombreux changements d’école, le manque de sommeil, le temps d’écran…
Avoir un « beau bulletin » est donc multifactoriel et individuel à chacun. Dans la liste de John Hattie, la majorité des facteurs proviennent d’éléments qui sont hors de contrôle de l’élève lui-même! Il y a donc lieu de se questionner sur la façon dont les apprentissages se font et l’environnement dans lequel ils se font.
Comment réagir au bulletin scolaire alors?
D’entrée de jeu, il est important de comprendre à quoi servent les évaluations. L’enseignant se sert de ces évaluations comme d’une photo d’où est rendu l’élève dans ses apprentissages académiques. Les évaluations lui permettent d’ajuster sa pédagogie en fonction du niveau de l’élève.
Pour un élève, un résultat de 95% sur le bulletin peut être acquis sans effort particulier de sa part, alors que pour un autre, un 60% peut représenter tout un exploit. La note seule n’est donc pas nécessairement représentative du potentiel ou des efforts de l’élève. Ainsi, valoriser le processus d’apprentissage et les efforts feront en sorte que l’élève pourra augmenter son estime de lui et maintenir sa motivation scolaire.
Pour un élève vivant des difficultés au niveau des apprentissages, de l’anxiété de performance, des difficultés affectives, l’élève ayant une relation difficile avec l’enseignant ou qui est dans une classe avec un climat peu propice aux apprentissages n’aura pas accès à son plein potentiel pour les apprentissages académiques. Ça ne veut pas dire qu’il ne fait pas d’efforts, qu’il est paresseux ou qu’il n’a pas les capacités.
On valorise souvent les « bonnes notes ». Les attentes de certains élèves face à leurs résultats scolaires sont parfois très élevées, tout comme celles des parents. Pour certains, les notes vont influencer leur acceptation dans certains programmes, alors que pour d’autres, il est possible qu’elles représentent un miroir d’échec constant ou menacent leur passage dans un niveau supérieur.
Les difficultés peuvent être temporaires ou perdurer dans le temps selon les défis de la vie, les troubles neurodéveloppementaux, le soutien qu’ils reçoivent, les pratiques pédagogiques…
Quelques pistes d’intervention
- Comme enseignant, s’assurer d’avoir un climat de classe propice aux apprentissages et de créer un lien sécurisant avec vos élèves (en particulier avec ceux qui éprouvent des difficultés)
- Comme parent, s’assurer d’avoir un discours et des actions prônant l’importance de l’éducation et des apprentissages
- Accompagner son enfant tout au long de l’année dans ses devoirs, ses apprentissages académiques (selon vos capacités), sa routine et ses habitudes de vie
- Chercher la source des difficultés académiques (sont-elles situationnelles ou récurrentes? Sont-elles d’origine neurodéveloppementales ou affectives?) et trouver des solutions adaptées au besoin de l’élève
- Offrir des moyens de soutenir les apprentissages (varier les méthodes pédagogiques, services professionnels de l’école ou au privé, tutorat, cours d’été, récupérations…)
- Avoir des sources d’apprentissages variées
- Fixer des objectifs réalistes
- Diminuer la pression au niveau des résultats (parfois, l’élève se met cette pression par lui-même!)
- Valoriser les efforts, le processus d’apprentissage et non le résultat, la note
- Accompagner l’élève pour faire une introspection afin d’évaluer les facteurs ayant contribué à la réussite autant qu’aux échecs
- Éviter de punir l’élève en cas d’échec
- Célébrer les réussites et les améliorations de l’élève
- S’impliquer dans la vie scolaire de notre enfant, se montrer intéressé par son cheminement scolaire
- Éviter de comparer avec les notes des autres élèves, de la fratrie…
- Relativiser (le résultat sur le bulletin est une photo de l’élève à un moment précis et non le reflet de son potentiel)
- Se servir des échecs ou moins bons résultats pour faire un apprentissage
En conclusion
L’être humain apprend dans un climat où il se sent bien et en sécurité, lorsqu’il a de l’intérêt et se sent compétent. Il faut alors user d’imagination pour trouver la meilleure voie afin qu’il déploie le maximum de son potentiel. L’élève est responsable en partie de sa réussite éducative, mais le milieu scolaire et la famille ont aussi un grand rôle à jouer.
Si vous avez besoin de support, vous pouvez consulter un professionnel selon le champ d’expertise qui pourrait concerner votre enfant (enseignant, orthopédagogue, orthophoniste, psychologue, psychoéducateur…).
Vous pouvez communiquer avec la clinique si vous souhaitez un accompagnement dans les défis de votre enfant ou de votre adolescent.
https://cliniquebrainstorm.com/
Bon été! Profitez de ce moment de repos!