Les comportements perturbateurs, comment intervenir?

Les comportements perturbateurs, comment intervenir?

Qu’est-ce qu’un comportement perutrbateur?

Il nous est tous déjà arrivé d’adopter certains de ces comportements : bouder, mentir, s’opposer, argumenter, être agité, couper la parole, réagir de manière agressive ou impulsive, refuser d’effectuer un travail ou une tâche, consommer, dormir ou travailler de façon excessive… Autant les adultes que les enfants peuvent adopter des comportements perturbateurs à l’occasion.

On communique avec nos comportements

Les comportements sont un moyen de communication. Un comportement se définit comme étant une manière d’agir ou de fonctionner, dans un but précis. C’est une réponse à un stimulus, une conséquence à un événement. En d’autres mots, il se passe un événement, on réagit en adoptant un comportement. La personne qui adopte un comportement perturbateur tente d’exprimer quelque chose, mais pour une raison x, elle est incapable d’utiliser le langage oral pour le dire.

Ce comportement est aussi clair que des mots, mais… moins adapté!

Les fonctions primaires et secondaires d’un comportement

Pour faire diminuer les comportements indésirables et augmenter les comportements souhaités, on doit apprendre à parler ce langage, comprendre ce qui se cache derrière les comportements, donc la fonction secondaire du comportement.

Les comportements ont 2 fonctions principales. Ils servent à éviter une situation désagréable ou à obtenir quelque chose d’agréable. Quand une personne adopte des comportements perturbateurs ou indésirables, on doit alors se demander : « Qu’est-ce qu’elle cherche à éviter ou à obtenir? ». Cette question nous permet de comprendre quel est son besoin non répondu.

Le problème, c’est que les comportements, c’est comme un iceberg. On peut voir la partie émergée de l’iceberg, mais la majeure partie de la glace est cachée sous l’eau. Si on voit juste le comportement (la montagne de glace), on ne verra alors pas le besoin non répondu (la partie submergée) et on risque de faire des dégâts, comme le Titanic.

Un besoin ou un désir?

Mais attention! On doit différencier un besoin d’un désir! Si j’ai faim par exemple, mon besoin est de manger. Pour répondre à mon besoin, je peux manger un fruit. Cependant, je peux avoir le désir de manger des sushis. Mon besoin de manger peut très bien être comblé avec une pomme. C’est le même principe pour tous les besoins.

Souvent, le besoin non répondu est caché derrière le comportement. Si on ne s’attarde qu’au comportement, on ne verra pas le besoin, donc il restera non répondu. En intervenant sur le comportement (par exemple en menaçant notre enfant de ne pas pouvoir jouer aux jeux vidéo s’il se relève le soir au coucher), ce sera inefficace. De plus, on risque alors de voir apparaître d’autres comportements perturbateurs.

Infographie: Carol-Anne Veilleux Psychoéducatrice

Pour illustrer, prenons l’exemple d’un enfant qui doit effectuer une tâche qu’il trouve difficile. Il risque de trouver toutes sortes de raisons pour éviter de la faire (s’opposer, jouer avec des objets, déranger les autres, pouvant même aller jusqu’à la désorganisation complète). Si on n’agit que sur le comportement d’opposition et qu’on insiste pour qu’il effectue le travail ou qu’on le menace de conséquences, les comportements perturbateurs vont aller en augmentant. L’enfant fera tout pour éviter d’être confronté à ses difficultés. Lui expliquer le travail ou le sécuriser sera alors beaucoup plus efficace.

Par ailleurs, un même comportement peut camoufler des besoins différents. Donc quelqu’un qui est agité peut l’être parce qu’il éprouve un besoin physique de bouger, alors qu’à un autre moment, il est agité parce qu’il s’ennuie ou qu’il combat la fatigue.

Les principales fonctions secondaires du comportement

  • Les besoins physiques (faim, fatigue, surcharge cognitive ou sensorielle…)
  • Les besoins de stimulation interne (besoin de bouger, de toucher, virus qui entraînent des symptômes incommodants, trop de bruit, trop calme…)
  • Le besoin de protection/évitement (mettre fin à une situation désagréable, éviter une conséquence ou des gens…)
  • Le besoin d’expression de soi (exprimer ses talents, ses pensées et préoccupations ou ses émotions et sentiments…)
  • Les besoins de justice/revanche (réagir à une situation injuste, réagir parce que la personne croit que ses droits ne sont pas respectés, se venger d’un tort commis…)
  • Le besoin de sécurité (se sentir en sécurité physique et psychologique, sentir que les autres autour sont bienveillants, sentir qu’elle peut être elle-même, sans être jugé…)
  • Le besoin de pouvoir/contrôle (besoin de contrôler une situation, que ça se passe à sa manière)
  • Le besoin de communication/attention sociale (vouloir être compris, écouté, respecté…)
  • Le besoin de gratification/plaisir (vouloir que ses efforts soient reconnus, vouloir avoir du plaisir, vouloir réussir…)
  • Le besoin d’acceptation/affiliation (vouloir faire partie du groupe, ne pas vouloir faire rire de soi ou se faire rejeter…)

Prenons l’exemple de 2 enfants différents qui s’opposent à un travail. Le premier peut s’opposer parce que le travail est difficile et qu’il ne veut pas le faire pour éviter d’être confronté à un échec (besoin de protection/évitement), alors que l’autre enfant qui s’oppose peut être en surcharge cognitive et ne pas avoir l’énergie ou la disponibilité pour faire le travail (besoins physiques).

Si je réexplique le travail au 2e enfant, il ne se mettra pas plus en action, parce que ce n’est pas ce dont il a besoin. Lui offrir une pause serait plus adapté à la situation. Pourtant, prendre le temps d’expliquer le travail au premier enfant serait tout indiqué. Si on applique les mêmes interventions pour les 2 enfants, le résultat ne sera pas le même. D’où l’importance de bien comprendre le langage du comportement et de se questionner sur ce que le comportement nous donne comme information.

Comment fait-on alors?

Comment faire? On joue au détective et on se pratique! On doit analyser les indices. Qu’est-ce que la personne qui adopte un comportement perturbateur tente de communiquer qu’elle est incapable de me nommer avec les mots? On peut alors poser une hypothèse, discuter avec la personne pour tenter de comprendre ce dont elle a besoin, tenter plusieurs interventions pour répondre au bon besoin.

Apprendre le langage du comportement peut être complexe. Si vous avez besoin de support, vous pouvez faire appel à un psychoéducateur ou une psychoéducatrice en visitant le site de l’OPPQ https://ordrepsed.qc.ca/ car ce sont des spécialistes en comportement humain.

Pour un outil d’intervention ludique, clé en main, vous pouvez cliquer sur le lien suivant :https://cliniquebrainstorm.com/boutique/ce-qui-se-cache-derriere-un-comportement/

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